Une situation très préoccupante pour nos séniors roquebrunois. On essaie un maintien à domicile mais parfois on demande à des octogénaires de gérer leur conjoint Alzheimer, imaginez la situation. Ainsi souvent, c’est l’admission dans un établissement EHPAD (maison de retraite) dans lequel ils termineront leur vie dans des conditions pas toujours optimales. C’est un reportage d’ » Envoyé spécial » de la semaine dernière qui alerte sur les conditions de séjour et le manque de place avec des prix qui s’envolent à 10.000 Euros le mois (demande supérieure à l’offre), mettant à contribution le patrimoine immobilier des résidents et les finances des enfants voire des petits enfants (Loi de solidarité). A Roquebrune, nous avions alarmé sur le manque criant de places d’autant plus qu’une résidence sénior a été transformée en résidence de luxe avec la caution d’Ollivier et de sa clique (Recampado, Les Issambres). Il est ainsi urgent de repenser des formes de logements participatifs (comme sur Draguignan) ou un EHPAD supplémentaire sur la commune vu la démographie locale. Le site du Renouveau à la Bouverie était l’endroit idéal pour convertir cette ex résidence de vacances en lieu de résidence pour nos séniors. Il suffisait que la mairie fasse jouer son droit de préemption pour que celui-ci soit converti à moindre frais mais ici encore on privilégie une nouvelle résidence de luxe et on retrouve toujours les mêmes noms. Pourtant, vu son âge, il est tant qu’il s’en préoccupe mais ne nous inquiétons pas pour lui, il ne terminera pas à la rue avec ses plus de 30 ans d’indemnités d’adjoint et d’élu que nous lui avons payées. http://www.roquebrune-sérénité.fr/…/apres-le-jardin-lhabit…/ JUIN 2018 Depuis la fermeture scandaleuse de la Recampado décidée par Ollivier Jousse (et reconvertie depuis en résidence de luxe), il n’y a plus aucun projet valable concernant la prise en charge des personnes âgées dépendantes ou non au sein de la commune. Nous sommes allés visiter un domaine qui comprendra une dizaine de logements, à Draguignan, pour un projet d’habitat participatif qui est une nouvelle forme d’hébergement solidaire pour nos ainés. En effet, de nombreux retraités ne souhaitent ni vieillir en institution, ni seuls chez eux. En offrant la possibilité de se regrouper pour concevoir et gérer collectivement un lieu de vie, l’habitat participatif constitue une démarche alternative aux modes d’habitat plus classiques qui repose sur la volonté des personnes d’être acteurs de leur cadre de vie…
http://habitatparticipatif-var.net/les-projets-en-cours/le-projet-kairos-a-draguignan/ |
Les habitats participatifs présentent trois caractéristiques essentielles :
– le projet est pensé avec les habitants,
– des espaces de vie partagée sont nécessairement présents,
– l’habitat est géré par les habitants.
- Réinventer les formes de solidarités du fait de la fragilisation du lien social, sur tous les types de territoires, liée aux évolutions sociologiques de la famille, des études, du travail, des loisirs
- Ré-enchanter l’approche collective face à la difficulté à mobiliser les citoyens dans la durée autour de causes collectives qui nécessitent compromis, engagement et persévérance,
- Maîtriser notre croissance pour maîtriser une crise environnementale liée à des modes de vie déconnectés des équilibres naturels locaux et globaux,
- Redéfinir les besoins essentiels face à l’emballement des logiques économiques et financières qui dénaturent les besoins réels des habitants pour les convertir en attitudes consommatrices.
L’habitat est un lieu idéal pour le réinvestissement de l’action citoyenne. L’habitat est par essence le lieu de l’intimité de chacun, le cocon fondateur de la vie individuelle et familiale, mais à partir de lui peut se développer le réseau des solidarités de proximité et des pratiques quotidiennes.
- Participer au développement de son territoire
- Préparer la transition énergétique en se donnant les moyens d’adapter ses pratiques aux logiques de développement durable,
- Favoriser le lien social, l’entraide, la mixité et l’engagement citoyen,
- S’approprier son logement dans un projet collectif et partagé,
- S’impliquer dans la création et l’usage de locaux communs, partagés par les habitants, véritables lieux de vie et d’ouverture sur le quartier.
Ce faisant l’habitat participatif répond à des missions d’intérêt général.
On utilise également l’expression « habitat groupé », qui est équivalente mais qui insiste d’avantage sur l’idée du groupe d’habitants à l’origine de la démarche. Habitat Groupé est le terme historique, et les projets des années 70 et 80 se retrouvaient en France dans le Mouvement pour l’Habitat Groupé Autogéré (MHGA).
En 2011, lors des rencontres nationales de l’habitat groupé qui se sont tenues à Strasbourg, les acteurs du mouvement souhaitaient voir l’habitat groupé reconnu par l’Etat, notamment pour créer un statut ad hoc permettant de sécuriser les projets. C’est entre autre pour cette raison que l’on a décidé de remplacer le terme d’habitat groupé par celui d’habitat participatif, plus rassurant pour les acteurs politiques car il évoque moins l’idée du groupe coopté et l’entre-soi.
Ce changement de nom a permis en quelques années la propagation de cette idée dans les politiques publiques, à travers la récente loi ALUR qui intègre un volet sur l’habitat participatif, mais aussi au sein de collectivités locales de plus en plus nombreuses, qui comme la Région PACA mènent une politique de soutien à ce type de projets.
Travailler pendant 3, 4 ans, parfois plus, avancer parfois des sommes d’argent importantes sans garantie de résultat… si c’est juste pour disposer d’un logement, l’investissement n’est pas rentable.
Il faut un surcroît de sens pour justifier une telle implication.
Les motivations sont de deux ordres : à la fois pragmatiques et politiques. Pragmatiques, parce que toutes les personnes impliquées dans ces démarches cherchent à économiser grâce aux mutualisations : avoir mieux (plus écologique, plus grand, avec un jardin…) pour moins cher. Mais ces économies envisagées ne suffisent souvent pas à maintenir un engagement sur la durée. Le surcroît de sens vient d’une forme d’engagement plus politique, car ces projets sont aussi une tentative de réponse aux différentes crises de la société capitaliste.
La première crise à laquelle les habitats groupés veulent répondre est celle de l’hyper-individualisme de nos sociétés modernes et de la perte des solidarités de proximité : les personnes impliquées dans des projets d’habitats participatifs souhaitent avant tout proposer une nouvelle manière de vivre, où la bienveillance et l’entraide entre voisins remplacerait l’indifférence, d’où l’intégration systématique d’espaces de vie partagés, supports de solidarités renforcées entre les habitants.
De fait, la plupart des habitats participatifs souhaitent développer en leur sein une mixité générationnelle, et souhaitent renforcer les liens entre seniors et familles plus jeunes. La crise environnementale est le second type de problème auquel tous les projets tentent également de répondre : il est aujourd’hui devenu évident d’intégrer des préoccupations écologiques dans la façon de construire puis de gérer son habitat, plus ou moins poussées selon les sensibilités, mais toujours présente.
La Loi ALUR, qui vient reconnaitre deux nouveaux statuts pour l’habitat participatif, est le produit de cette forme d’investissement citoyen dans des domaines d’où il est normalement exclu. Les bénévoles de la coordin’action nationale des associations de l’habitat participatif qui se sont impliqués dans son élaboration ont énormément travaillé… et appris… et ils ont influencé le texte final au delà de toute espérance. Le monde du logement est actuellement en crise et plein de questionnements… ce qui le rend souvent plus ouvert à la nouveauté ; dans ce contexte, des citoyens armés de volonté et prenant le temps de s’informer surprennent, développent des alliances au cœur du « système » et peuvent dégager des marges d’actions insoupçonnées.
Ce qui se joue, c’est la liberté de redevenir des acteurs sociaux. Cela à un prix : accepter d’y consacrer du temps et de la sueur.
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